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Chapitre X : La balance

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Carmen
Chapitre X : Carte
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Schoenalic
Sam 18 Aoû - 6:12
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Chapitre X : La balance
Elle dansait. C'était tout pour elle, la danse. Karolina Tsarcolina. Elle n'était pas la plus douée, mais elle était la plus habitée par cette passion qui la dévorait. Elle était danseuse classique. Chaque matin, elle se réveillait avant l'aube pour son rituel matinal : observer le lever du soleil. Dès que c'était fait, elle improvisait quelques mouvements. Elle y mettait toute sa grâce et son talent. Sa passion ressortait, elle était magnifique. Malheureusement, personne ne pouvait profiter de ce spectacle. Toujours dans la retenue, personne ne savait à quel point elle pouvait être magnifique lorsqu'elle se laissait aller. Et elle finissait toujours dans l'ombre, dans l'ombre des autres filles qui elles, donnaient tout.

Pourquoi ne se lâchait-elle pas ? Parce qu'elle avait été réprimée. Dans sa tendre jeunesse, lors de ses premiers cours de danse, elle sortait du cadre, improvisait davantage qu'elle ne suivait les entraînements. Son professeur de danse, c'était sa mère. Ancienne danseuse classique, elle avait chargé sa fille de reprendre le flambeau. Elle avait été blessée à force d'entrainements répétés, et avait fini par reporter tous ses désirs de succès sur sa fille, arrivée deux ans plus tard.

Mais Karolina n'aimait pas les règles et les exigences de la danse classique. Elle aimait danser, mais comme elle le voulait. Elle voulait laisser son corps s'exprimer, sans chorégraphie, sans pointes parfaites, sans pointes tout court. C'était cette liberté qu'elle chérissait, cette liberté que la danse lui apportait, pas la forme, le cadre, de la danse. Mais elle ne voulait pas décevoir sa mère, mère qui avait tant sacrifié pour elle, pour sa formation, pour tout. Son père était partie lorsqu'elle était assez jeune, préférant fuir devant l'autoritarisme de sa femme. Il avait prédit que Karolina serait malheureuse, qu'elle finirait par détester sa mère. C'était faux. Karolina aimait sa mère. Au point de renier ses propres envies, ses propres désirs.


C'était un entrainement normal. Il aurait dû l'être. Elle était, comme à son habitude, au fond de la salle, reléguée dans un coin, alors que d'autres brillaient avec la moitié de son talent à elle. Elle dansait, dansait. Un grand jeté par ci, un entrechat par là, et pirouette. L'entrainement prit fin. Les filles sortirent de la salle sans un regard pour Karolina, elle était invisible après tout. Karolina resta là, sans bouger. Elle finit par se recroqueviller sur elle-même, proie au désespoir et au doute. Que faisait-elle ?

Elle n'était pas seule, dans cette pièce. Il était resté également. Comme elle, il était invisible. Il n'était pas danseur, mais pianiste. Il remplaçait provisoirement le pianiste habituel, victime de l'épidémie grippale de saison. Andrei s'accroupit devant elle, lui tendant un mouchoir. Surprise, elle l'étudia un moment avant de le saisir pour éponger ses larmes. Pas un mot n'avait été échangé. Elle lui sourit doucement. Il la prit par les mains, l'invitant à se lever. Elle se leva. Il se détacha d'elle et s'installa à son piano. Il joua une première note, la regardant avec un sourire de défi. Tout en confiance, elle comprit immédiatement. Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle improvisa. Elle dansa pour lui, avec son coeur, avec son talent, avec sa passion. Il en fut charmé.


Deux ans plus tard, Andrei et Karolina se mariaient, contre toute attente. Karolina l'effacée et Andrei le muet se mariaient. Car Andrei était muet, mutisme dû à une malformation de ses cordes vocales dès la naissance. Il ne communiquait pas toujours par l'écrit. Souvent, ils se comprenaient d'un seul regard. Les yeux de l'autre étaient la porte vers leurs pensées, et la clé leur avait été attribuée dès le départ. Comme s'ils étaient connectés depuis toujours.

Leur lune de miel fut un voyage à Paris. Et alors qu'ils étaient dans cet hôtel si charmant, ils y firent la connaissance d'un couple de danseurs qui, comme eux, venaient de se marier. Ils étaient américains. Ils échangèrent longuement, et décidèrent finalement de poursuivre leur voyage vers l'Amérique. C'était totalement insensé, incongru, et impensable, mais ils l'ont fait. Leurs amis présentèrent Karolina au monde de la danse. Un metteur en scène reconnut le potentiel de Karolina, lui proposant le premier rôle dans son oeuvre, un ballet d'un nouveau genre, plus libre de ces contraintes classiques habituelles. Et elle brilla. Elle devint la muse de cet homme. Elle brilla de mille feux et inspira d'autres femmes à briller comme elle.

Elle vécut heureuse avec Andrei jusqu'à la mort de celui-ci. Elle ne se remaria jamais, elle n'aima personne d'autre. Personne n'aurait pu lui apporter un centième de ce qu'il lui avait donné. Alors elle se réfugia dans la danse. Elle n'était plus jeune, elle n'avait plus la possibilité de danser comme avant, alors elle se mit à créer, à enseigner. Elle inspira d'autres fillettes, qui devinrent femmes. Et elle raconta son histoire, et celle d'Andrei, à travers une oeuvre dansée. La musique d'Andrei, la danse de Karolina. C'était leur histoire, leur parcours de vie, leur amour...
Schoenalic
Sam 18 Aoû - 6:51
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