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Chapitre X : La grande prêtresse

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Carmen
Chapitre X : La grande prêtresse
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Schoenalic
Jeu 2 Aoû - 5:11
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Chapitre X : La grande prêtresse
République romaine, Rome. Julia était belle. Plus belle que toutes les femmes, que  toutes les autres Vestales. C'était le rôle qu'on lui avait attribué. Il faut dire qu'elle était issue d'une grande famille, et elle avait été choisie par le grand-pontife lui-même pour cet honneur. Elle était toujours en période de formation, les Vestales plus âgées se chargeaient encore de son éducation, elles lui enseignaient les devoirs de toute Vestale. Elles étaient 6 : les deux plus jeunes en formation, les deux plus âgées qui enseignaient aux jeunes, et les deux du milieu entretenaient la flamme de Vesta, qui, jamais, au grand jamais, ne pouvait s'éteindre, signe de danger et de malheur pour Rome. C'était une grande responsabilité, et Julia avait été heureuse d'avoir été choisie.


Elle dansait, Julia, elle dansait sous la musique. Elle se laissait porter par la musique, les mouvements plein de grâce, tandis que les regards se dirigeaient vers elle. Elle n'aimait pas qu'on la regarde, mais elle aimait tellement lâcher priser et simplement vivre le moment, qu'elle oubliait ces regards. Elle tournait et tourbillonnait, elle en oubliait tout, jusqu'à son prénom. Il n'y avait qu'elle et la musique. Et dans ces moments, elle avait l'impression d'être en vie, tout simplement. Elle riait aux éclats, un immense sourire aux lèvres, et les gens affichaient, eux aussi, un sourire. Ce genre de choses, c'était communicatif. Un peu comme toutes les émotions en fait. Souriez en croyant à ce sourire, quelqu'un l'attrapera. Soyez triste, cela se propagera.

- Julia, très chère, on ne danse pas de la sorte devant la foule ! fit une voix que Julia ne voyait pas. Elle savait à qui cette voix était, cependant. Cheveux noirs, attachés de manière complexe, sa belle-mère était devant elle. La nouvelle épouse de son père. Et il fallait que Julia l'appelle "Mère"... ce qu'elle avait en horreur !
- Je ne vois où est le problème, Mère. répondit-elle en souriant.
- Par Junon, vous êtes une Vestale, vous devez garder distinction et bienséance !
- J'étais une Vestale, Mère. J'ai été libérée de mes engagements, vous souvenez-vous ?
- Quelle perte, vraiment, quelle perte. Vous auriez eu une autre situation si vous étiez resté au service de la Déesse. Mais vous n'en faites qu'à votre tête, comme à l'ordinaire. Quand songerez-vous enfin à faire honneur à votre nom ?
- Vous faites esclandre en public, Mère. De nous deux, je ne suis celle qui fasse le plus honneur à mon nom,
répondis innocemment Julia alors que les rires se firent entendre parmi l'audience que les deux femmes avaient.  

Julia sourit. Elle avait remporté cette manche. Elle le savait. Et sa belle-mère le savait également. Aussi tourna-t-elle les talons pour rentrer chez elle, alors que la musique reprit. Julia se remit à danser, oubliant jusqu'à son nom à nouveau.



Il était là, l'homme que son père souhaitait lui présenter. Il fallait lui trouver un mari. C'était ce qu'il avait déclaré. Elle n'était plus toute jeune, mais elle l'était encore suffisamment pour que sa beauté soit conservée, voire même sublimée. Il ne pouvait lui imposer de mariage, il le savait. Son statut d'ancienne Vestale lui conférait les mêmes droits et privilèges qu'une veuve : libérée du pouvoir paternel. Néanmoins, Julia était profondément attachée à son père, tout comme lui l'était à elle. Elle avait son opinion en haute estime, et c'était réciproque.

Blond, grand et élancé, bien que l'on puisse deviner une belle musculature sous sa toge. Probablement avait-il été dans l'armée. Il était plutôt bel homme et, comme Julia, il n'avait jamais été marié, ses occupations l'ayant entrainé vers autre chose. Il avait évidemment tout pour lui. Mais malgré cela, ce n'était pas lui qui accrocha le regard de Julia. Non, c'était son esclave, son garde du corps, son compagnon. Cheveux noirs assez longs, attachés en catogan, plus petit et plus musclé que son maitre, yeux noirs qui vous mettaient à nu, cet homme éveilla en Julia des sentiments inconnus. Des monts et des merveilles. Et lorsqu'il posa ses yeux sur elle, plongeant dans son regard, ce fut l’éruption. Julia se liquéfia de l'intérieur. Cassius et Critomarix, c'étaient leur noms.  



La première visite fut brève et concise. Cassius et Julia se revirent quelques fois par la suite, parfois accompagnés par Critomarix. Cassius se rendit bien vite compte que Julia était davantage attirée par Critomarix que par lui. Aussi, lui confia-t-il un jour où ils étaient tous les deux, qu'il était davantage attiré par les hommes que par les femmes, et que c'était la raison pour laquelle il s'était davantage concentré sur sa carrière militaire que sur la fondation d'une famille. Aussi lui proposa-t-il qu'elle s'unisse à Critomarix à travers un mariage avec lui. Tous deux seraient gagnants. Julia aurait une bonne situation et l'homme pour lequel elle se consume, et Cassius, lui, aurait sa réputation sauvée, ainsi que l'illusion d'une famille, si Julia venait à tomber enceinte. Bien que tentante, Julia refusa cette proposition. "Tu ne peux prendre cette décision pour lui, Cassius. Critomarix est peut-être ton esclave, mais il reste un être doué de raison." lui avait-elle dit sur un ton de reproche. Cassius s'esclaffa, et un léger sourire apparut sur son visage. "Critomarix est peut-être mon esclave, mais il m'a sauvé la vie tant que fois qu'il en est devenu mon frère. Crois-tu que je ne lui ais pas demandé son opinion avant de te parler de cet arrangement ? Je peux t'assurer qu'il ressent autant de désir pour toi que toi pour lui !" répondit-il, heureux. Oui, Cassius était heureux : son ami ne serait pas en position de faiblesse quant à son statut. Julia avait une bonté, une douceur qui la rendait lumineuse aux yeux des gens. Elle semblait capable de panser toutes les blessures, tous les traumatismes. Elle était sa solution à son problème, et elle avait accepté sa proposition.



Le mariage eut lieu assez rapidement. Entre temps, Julia et Cassius avaient discuté des arrangements de celui-ci, notamment avec Critomarix,  Oenomaus, l'amant de Cassius. Cassius et Julia devraient juste paraitre amoureux en public, en privé, ce serait leur amitié qui reprendrait le dessus. La fête du mariage fut simple et somptueuse à la fois. Julia avait tenu à ce que tout soit simple, pas de banquet hors de prix, aucun jeu de gladiateur, juste la famille et les amis, se retrouvant pour une fête sympathique. Et lorsque les mariés se retirèrent dans leur demeure pour la nuit de noce, les invités partirent, déçus de ne pouvoir y assister. Devant ce qui serait officiellement leur chambre, Cassius déposa un baiser sur la joue de Julia, lui soufflant simplement un "Merci". Il s'éloigna alors que Critomarix s'approchait. Il l'embrassa pour la première fois, avec tant de passion que Julia crut que son coeur allait exploser. Il lui prit alors la main et l'emmena plus loin, vers ce qui serait leur chambre à eux. Et ils firent l'amour. Jusqu'au petit matin où, épuisée, Julia s'endormit encore nue dans les bras de celui qui la faisait vibrer.



Dire que Julia fut heureuse fut un euphémisme. Elle et Critomarix s'aimèrent jusqu'à leur dernier souffle. Elle mourut à un âge assez avancé pour l'époque, et il la rejoignit quelques jours plus tard, probablement mort de chagrin. Ils eurent deux enfants, deux garçons aussi vigoureux que leur père, aussi sages que leur mère. Au yeux du monde extérieur, ces enfants étaient ceux de Julia et de Cassius, malgré leur manque de reconnaissance vis-à-vis de celui-ci. Il y eut des doutes, des soupçons. Mais Cassius affirma qu'il faisait confiance à sa femme. Les enfants, eux, savaient qui était leur père, cela ne leur avait pas été caché, et Critomarix avait eu davantage le rôle de père que Cassius.
Schoenalic
Jeu 2 Aoû - 6:20
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